samedi 22 août 2009

Ôde au souvenir

Tu me hantes et ton sourire me blesse car si loin il rayonne plus fort que ce soleil que je désire tant,
Tu es mes plus beaux tourments et mes plus grandes allégresses
Tu es cet amour passionnel figé sur des photos usées que la poussière du temps recouvre mais en rien ne terni
Tu me fuis lorsque je te suis et il me faut sans cesse courir après toi, te rattraper au coin d’une rue pour mieux te voir t’échapper encore une fois
Je te relâche et observe ta longue silhouette se détacher, tu te perds au-delà de mon regard, et je palpite de me rendre à l’évidence
La mémoire se fait absence, alors sans elle, sans toi, je vagabonde, et je cueille d’une main blême les fleurs sauvages d’espérance
Il nous faut nous quitter, se dire adieu ? nous en sommes incapables tu m’empoisonnes, je t’assassine, tu me taquine et on s’emprisonne…
Tu m’attires à toi et je sens tes lèvres si près des miennes et ton souffle se fait doux et puissant pour effleurer ma peau… l’espace d’une seconde, je te suis soumise
Je te repousse et tu t’étonnes, je te montre un peu plus loin celui qui partage maintenant ma vie, tu te renfrogne et je vois sur ta moue enfantine la peur de l’oubli…
L’un sans l’autre cela n’a pas de sens , tu me prendras dans tes bras le soir cachés des regards, de ta main caresseras mes cheveux, et réchauffera mes nuits, rêveuse je m’endormirais, bercée par ces histoires que tu me conte si bien, comme une éternelle dernière chance, comme une éternelle dernière danse…
Je te chasse de mon esprit, Souvenir, le goût de tes lèvres n’en sera que plus exquis lorsque sera venue l’heure de nous retrouver, nous nous observerons sans un mot, et partagerons ensemble des heures silence, l’espoir est là, il me tend la main, je me détourne de toi, et je vois l’avenir un peu plus loin qui me fais de grand signes en te toisant d’un air narquois…
Le temps fera son office sur nos blessures pour qu’enfin ne restent que les cicatrices, ces infinis livres ouverts sur notre passé comme une sépulture ouverte sur ce qui ne sera jamais oublié
Mais… l’un sans l’autre cela n’a pas de sens, la nuit m’enlace de sa fraicheur…je m’abandonne un peu plus dans ma couverture, sa cotonneuse douceur m’offre les bras que tu n’as pas et me rassure,
Je sens tes lèvres si près des miennes et ton souffle se fait doux et puissant pour effleurer ma peau…

Vagabonde...


J’avais oublié comme il est bon de partager, de s’ouvrir, de savoir recevoir, de ne plus avoir peur…
S’ouvrir à cette même envie, cet unisson vivace et tremblant que l’on tient en une vie.
Quoi de plus important dans notre courte existence que le lien ? quoi de plus instable ? de plus difficile à tenir, quoi de plus éphémère ? Rêver pour se laisser porter au gré d’autres respirations.
Un autre cœur que l’on sublime, une nouvelle terre d’asile.
Les yeux clos sentir la chaleur dans l’hiver et des mains sur les miennes qui inondent l’âme de bonheur.
Simplement un regard par la fenêtre, hors des murs, hors du temps…
Admirer le silence…
Quand l’inconnu devient ami nous dévoilant ses failles.
Et comprendre même s’il faut le souffrir parfois, apprendre même si cela veut dire grandir…
Au final nous sommes tous des enfants travestis dans des habits trop grands…

Interlude

Un mot s’accroche là, juste au coin des lèvres.
Les sourires s’esquissent puis s’estompent,
Ton soupir s’éveille et ton souffle qui s’égraine...
Retombe las, comme une caresse…
La pendule détraque et ça me laisse de marbre,
Ton regard est un rempart qu’il est bon de vouloir dépasser,
Les étoiles filent et il me plait à regarder le pollen qui s’envole comme une neige d’été…